Jouir sans les organes génitaux, ou plutôt, avoir le choix de jouir avec ou sans. Il s’agit là d’un type de jolssance que les femmes expérimentent généralement avec plus de facilité que les hommes. Le plus précieux apport de cet apprentissage est le suivant : cette jouissance émancipée de la génitalité fait du corps entier une zone érogène dans lequel l’extase se déploie librement.
Déjà, pourquoi est-ce plus facile pour les femmes ? Cela est lié à l'éducation autour de l'orgasme et ses conséquences sur le vécu individuel. Je précise ici que je fais état de tendances générales seulement, il y a bien sûr mille exceptions.
Les femmes ont l’habitude des rapports sexuels dans lesquels elles n’ont pas d'orgasme. Malheureusement, me direz-vous. Oui... et non. Pour notre sujet, cela devient un avantage. Par voie de conséquence, les femmes développent souvent d’autres voies d’accès au plaisir et apprennent à savourer le chemin sans recherche obsessive de l’orgasme. Elles ressentent le plaisir ailleurs et autrement. Les hommes ont plutôt tendance à être conditionnés par la quête de l'orgasme. Assimilant souvent éjaculation et jouissance, ils se focalisent sur ce qui devient le climax de ce temps d'intimité, au détriment parfois d’une véritable immersion dans le plaisir. Beaucoup de raisons à cela, parmi lesquelles l'éducation, la culte de la performance, la pornographie...
Le type de jouissance dont je parle est un apprentissage souvent long, et parfois très rapide, tout dépendra du vécu, sensibilité et sensorialité de chacun. Si l’on reprend le schéma global que j’évoquais précédemment, l’avantage de cet apprentissage est de permettre aux partenaires d’accéder à un état orgasmique qui les émancipe des stimulations génitales habituelles. Ca ouvre le champ des possibles sur les plans sexuels, intimes, émotionnels, relationnels, aphrodisiaques et spirituels.
Dernier point : pour les personnes faisant face à des dyspareunies ou des dysfonctions érectiles, c’est également un apprentissage essentiel qui ouvre de nouvelles voies d’intimité et permet de retrouver la souveraineté sur le corps et sa jouissance. Parce que la génitalité devient une voie parmi d'autre dans l'accès au plaisir, les difficultés justement génitales peuvent être contournées.
Art : Mike Willcox
